Historique

En 1991, les usagers de drogues étaient parmi les plus touchés par le VIH; Guy-Olivier Segond, alors magistrat en charge des affaires sanitaires et sociales, amenait le Conseil d’Etat à débuter à Genève une politique de réduction des risques en matière de drogues, avec notamment l’ouverture du Bus Itinérant Prévention Sida (BIPS). Une première initiative qui sera suivie par d’autres, avec notamment en 2001 la création du Quai 9, espace d’accueil et de consommation à moindres risques, en 2005 la création de Nuit blanche, action de réduction des risques liés aux consommations récréatives et festives, en 2010 la création d’un Pôle de valorisation sociale, en 2019 l’ouverture du dispositif Drug Checking, et en 2021 l’optimisation de l’espace de consommation avec l’agrandissement de la salle d’inhalation.

Bref aperçu historique

1991 — Création du BIPS, Bus d’information et de préservation de la santé Fill 1 Created with Sketch.

Ce bus, ouvert tous les soirs, est la première action spécifique de réduction des risques en faveur des usagers de drogues développée en Suisse romande. Espace de prévention des risques sanitaires, il représente aussi cet espace de parole pour de nombreuses personnes en quête de communication et de dignité humaine. Le non-jugement, qui n’empêche pas de confronter les personnes et les idées, y est cultivé comme une valeur essentielle permettant la rencontre.

1996 — Création du bus Boulevards, en co-gestion avec l’association Aspasie Fill 1 Created with Sketch.

L’objectif est de favoriser la prévention auprès des personnes qui consomment des drogues et qui se prostituent. Pour ses utilisatrices, c’est souvent la lumière dans la nuit qui prédomine, rassurante sur ce boulevard Helvétique où la prostitution a lieu dans des conditions précaires et propices à des violences et des risques sexuels majeurs. Cette action a évolué avec un deuxième bus, mobile celui-ci, qui a permis depuis 2005 de rencontrer aussi de nombreuses personnes se prostituant dans le plus traditionnel quartier des Pâquis.

1996 — Mise en place d’un travail de rue, effectué par des collaborateurs professionnels Fill 1 Created with Sketch.

L’objectif est d’atteindre des consommateurs pas encore connus du Bips en premier lieu. Ce travail de rue permet également de faire office d’observatoire attentif aux évolutions des produits et surtout des modes de consommation.

2001 — Création du Quai 9, espace d’accueil et de consommation Fill 1 Created with Sketch.

Au départ, une volonté d’améliorer la condition des personnes qui consomment par voie intraveineuse; aujourd’hui, la prise en compte de trois modes de consommation – injection, sniff et inhalation – et de pouvoir travailler sur une réelle alternative à l’injection. Le Quai 9 est aussi, et avant tout, un lieu d’accueil, ouvert 365 jours par an. Ecoute, dialogue, conseils, soins de santé primaires, relais sur des institutions spécialisées dans les dépendances et le soin et rétablissement des liens sociaux.

2005 — Création de l’action « Nuit blanche ? », action de prévention et de réduction des risques en milieu festif Fill 1 Created with Sketch.

Initiée par neuf institutions et associations issues du réseau sociosanitaire genevois (Première ligne, FAS’e, Groupe sida Genève, Dialogai, Hôpitaux Universitaires de Genève, Cipret, Fegpa, Infor Jeunes / Hospice général, Ville et Canton de Genève) Nuit blanche ? s’inscrit dans la politique nationale et genevoise de réduction des risques qui a pour but de limiter les dommages relatifs à l’usage de substances psychoactives. Elle s’adresse à une autre population-cible que celle habituellement rencontrée par les institutions spécialisées dans les soins des dépendances et la réduction des risques.

2010 — Mise sur pied du pôle de valorisation des compétences sociales des usagers de drogues Fill 1 Created with Sketch.

L’objectif est avant tout de favoriser l’estime de soi et permettre une reprise de confi ance. Aucun mandat de réinsertion au sens classique du terme mais bien la possibilité de se décentrer momentanément du produit, de retrouver des compétences, parfois « oubliées par des années de consommation » ou d’acquérir de nouvelles permettant un mieux-être et de retrouver une forme de légitimité en tant « qu’acteur social » au sein de notre cité.